L’Editorial de Pascal Viret, Président
Evidences
«On ne démontre pas une évidence» : lors de nos séances de travail, notre ami Daniel Binetruy, dont nous honorons ici la mémoire, aimait à répéter cette affirmation; il la tenait d’un parent avocat.
Daniel comptait parmi les premiers soutiens du projet de liaison fluviale entre la Saône et le Rhin. Son engagement, notamment auprès des milieux économiques, l’avait naturellement amené à adhérer dès le début à notre association, puis à en devenir vice-président.
Bien entendu, cette citation, Daniel l’appliquait aux transports, à la voie d’eau et à Saône-Rhin.
Ne nous aurait-il pas laissé là une sorte de testament et indiqué une voie à suivre ?
Dans le domaine des transports, le fluvial est un mode à part entière, irremplaçable pour les transports massifiés et assurer le transfert du fret de la route sur la voie d’eau, laquelle possède, en plus, un avantage spécifique.
C’est en effet, la seule infrastructure qui ne sert pas seulement à transporter des marchandises ou des passagers, mais aussi à produire de l’énergie, réguler les crues ou soutenir l’étiage des rivières, et même, aménager des espaces d’ activités nautiques.
Quant au fluvial moderne, il a largement démontré ses capacités à assurer avec fiabilité, en sécurité et sans nuisances sonores, le transport de chargements divers, à moindre coût ( 3 fois inférieur à la route), avec 4 fois moins de carburant, de pollution atmosphérique et de gaz à effet de serre.
Concernant la liaison fluviale Saône-Rhin, l’examen d’une carte géographique est tout particulièrement édifiant : par le corridor Rhin-Rhône - axe naturel et historique de communication - elle relie de la façon la plus directe, l’espace méditerranéen, le sillon rhodanien, avec la totalité du bassin rhénan, l’Europe du Nord et de l’Est.
Elle met ainsi en relation, une grande partie du territoire français avec le nord de la Suisse, l’ouest de l’Allemagne, les Pays Bas et la Belgique.
Par ailleurs, elle dessert, en Alsace et en Franche-Comté, des zones urbaines et des centres industriels de toute première importance.
Dans notre démarche, d’autres arguments devront certainement être justifiés, chiffrés et démontrés.
Mais, les faits sont têtus, et les réalités incontournables.
Et la vérité finit toujours par apparaître.
Telle une évidence.