L’Editorial de Pascal Viret, Président
Saône-Moselle/Saône-Rhin : paix des braves ou reprise des hostilités ?
Depuis des années, des projets d’infrastructures de transport entrent en concurrence.
Concernant le fluvial, Il est logique, normal et respectable que les lorrains soutiennent Saône-Moselle, les alsaciens et les franc-comtois Saône-Rhin, et les champenois Seine-Est.
Après Seine-Nord, bientôt engagée, le maillage du réseau moderne nécessite l’aboutissement de toutes les liaisons interbassins, l’enjeu de la «compétition» n’étant que dans l’ordre de réalisation des projets.
C’est à l’Etat, seul arbitre possible, après avis de l’Europe, et sur la base de critères objectifs, d’informations validées et de données chiffrées, que revient le pouvoir d’en décider.
Pourtant, dans le milieu de la voie d’eau, un trinôme associatif donne depuis des années, l’impression de s’attribuer ce rôle. Comme si les orientations devaient être fixées par quelques notables, après petits arrangements entre amis, sauf à transformer les associations fluviales en chambre d’enregistrement de décisions prises dans des salons parisiens.
Autre façon de procéder, critiquable : la présentation faussée, l’interprétation tendancieuse du texte de la loi du Grenelle1 de l’environnement, à l’origine du Débat Public Saône-Moselle.Saône-Rhin, fréquemment évoqué et diffusé par notre association. Ce texte tient compte de la chronologie des procédures d’études des liaisons, mais il ne définit pas un objet principal, et n’indique aucune priorité de réalisation.
Soulignons aussi le double langage qui consiste à affirmer en public que S/M et S/R sont les deux branches d’un même projet, pour ensuite, multiplier par derrière les agissements en faveur de Saône-Moselle, et depuis peu, de Seine-Est.
Enfin, les associations pro Saône-Rhin, coupables de ne pas suivre la ligne définie par les «décideurs», sont mises à l’écart de l’organisation d’évènements fluviaux, tels ceux de la COP 21, qui se sont achevés par une conférence à vingt participants, dans les sous-sols du Grand Palais.
En 2024, Seine-Nord sera l’unique liaison fluviale aboutie ; mais, l’accès fluvial direct à Port 2000 au Havre, retenu comme prioritaire en 2003, sera-t-il alors seulement engagé ?
Entre autres exemples, triste bilan d’un demi-siècle de lobbying fluvial en France…
La voie d’eau ne manque hélas pas d’adversaires, voire d’ennemis.
Quand les associations fluviales - pourtant d’accord entre elles sur 90% des sujets - seront-elles capables d’accepter leurs différences et de s’unir pour agir?
Réponse urgente demandée.